S'habiller en vert porte malheur?
Le vert évoque la nature, la fraîcheur, l’espoir. Pourtant, il traîne une drôle de réputation dans l'univers des superstitions. S’habiller en vert serait porteur de malchance. Mais pourquoi cette couleur serait-elle vue comme un mauvais présage ? Faisons un petit voyage dans l’histoire et les croyances pour y voir plus clair.
Une couleur liée aux esprits et à l'invisible
La peur du vert remonte à bien des siècles. Les Celtes, par exemple, associaient cette couleur aux fées et aux esprits de la forêt. Dans leurs croyances, s’habiller en vert risquait de provoquer l'ire du "Petit Peuple", ces créatures mystérieuses qui pouvaient jouer des tours et lancer des malédictions à ceux qui osaient les déranger. C’était un peu comme attirer l’attention sur soi dans un monde où l’invisible règne en maître.
Le vert représente aussi la nature, avec tout ce qu’elle a de changeant et d'imprévisible. La végétation pousse, se fane, renaît… Cette dualité du vert – à la fois synonyme de vie et de mort – a nourri l’idée qu’il pouvait être porteur de chance, mais aussi de malheurs. Une couleur à double tranchant, capable d'apporter prospérité ou malchance, selon la manière dont on l’utilise.
Le théâtre et le vert : un malheur de scène
Dans le monde du théâtre, le vert est réputé pour attirer la malchance. Cette croyance aurait une histoire bien particulière. La légende raconte que Molière, le célèbre dramaturge français, portait un costume vert lors de sa dernière représentation, peu avant sa mort. Depuis, cette couleur est devenue indésirable sur les planches.
Mais il y a aussi une autre explication plus terre-à-terre. À l’époque, pour obtenir la teinte verte, on utilisait des teintures à base d’arsenic. Les comédiens qui portaient ces costumes étaient exposés à des substances toxiques, pouvant tomber malades, voire pire. De là à associer le vert à la malchance, il n’y avait qu’un pas. Ainsi, l’idée s’est enracinée dans l’univers théâtral : s'habiller en vert sur scène, c’est prendre le risque de s'attirer des ennuis.
Le vert : malheur ou chance selon les cultures ?
Il faut tout de même noter que cette superstition autour du vert n'est pas universelle. Dans certaines cultures, le vert est au contraire synonyme de chance et de prospérité. En Asie, par exemple, il représente l'harmonie, l'équilibre et la croissance. Dans le monde arabe, le vert est une couleur sacrée, associée à la spiritualité et au paradis.
Dans ces contextes, porter du vert est perçu comme un geste positif, une manière d'attirer la bénédiction. On voit bien ici que tout dépend des croyances et des traditions. Ce qui porte malheur dans une culture peut être un véritable porte-bonheur dans une autre. Cette diversité dans les interprétations du vert nous rappelle à quel point les superstitions sont liées à l’histoire et à l’imaginaire de chaque peuple.
Superstition ou simple folklore ?
Aujourd'hui, la superstition autour du vert a perdu de sa force. La plupart des gens ne voient plus de problème à porter cette couleur. Pour beaucoup, c’est même une manière d'afficher une certaine joie de vivre, de célébrer la nature et la beauté. Certaines personnes aiment d’ailleurs jouer avec cette vieille croyance, s’habiller en vert lors d’occasions spéciales, comme pour défier les "mauvais sorts".
Finalement, c’est l’énergie et l’intention que l’on met dans ses vêtements qui comptent le plus. Alors, s’habiller en vert porte-t-il vraiment malheur ? La réponse dépend de ce que l’on choisit de croire. Mais une chose est sûre : cette couleur, avec ses multiples facettes, continue de nous intriguer et de susciter des discussions.
Laisser un commentaire
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.